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Phrases de Arthur Schopenhauer
La religion catholique est une méthode pour obtenir le ciel en mendiant. Mais comme il est trop difficile à obtenir, les prêtres servent d'entremetteurs.
L'essentiel pour le bonheur de la vie, c'est ce que l'on a en soi-même.
L'égoïsme régit le monde.
Cachez soigneusement votre supériorité de crainte de vous faire des ennemis.
Le destin mêle les cartes et nous jouons.
Le moyen de plaire en société est de laisser chacun parler de soi.
Entre les désirs et leurs réalisations s'écoule toute la vie humaine.
Les amis se prétendent sincères; or ce sont les ennemis qui le sont.
Chacun est enfermé dans sa conscience comme dans sa peau.
Fumer la pipe dispense de penser.
Les femmes sont comme des miroirs, elle réfléchissent mais ne pensent pas.
En cruauté impitoyable, l'homme ne le cède à aucun tigre, à aucune hyène.
Un mot de trop détruit toujours son intention.
La vie n'est jamais belle; seules les images de la vie sont belles.
Ne pas se rendre au théâtre, c'est comme faire sa toilette sans miroir.
Il ne faut pas empiéter sur l'avenir en demandant avant le temps ce qui ne peut venir qu'avec le temps.
Nabrégez pas le matin en vous levant tard; regardez-le comme une quintessence de la vie.
Bien des gens seraient capables de tuer un hommes pour prendre la graisse du mort et en frotter leurs bottes.
Le sommeil est un emprunt fait à la mort pour l'entretien de la vie.
On porte ses défauts comme on porte son corps, sans le sentir.
Exiger l'immortalité de l'individu, c'est vouloir perpétuer une erreur à l'infini.
La vertu ne s'apprend pas plus que le génie.
Un mendiant bien portant est plus heureux qu'un roi malade.
La femme est un animal à cheveux longs et à idées courtes.
La richesse est comme de l'eau salée : plus on en boit, plus elle altère; il en est de même aussi de la gloire.
Personne n'a vécu dans le passé, personne ne vivra dans le futur; le présent est le mode de toute vie.
Désirer l'immortalité, c'est désirer la perpétuation éternelle d'une grande faute.
L'être humain est, au fond, un animal sauvage et effroyable. Nous le connaissons seulement dompté et apprivoisé par ce que nous appelons la civilisation.
Toute vérité franchit trois étapes. Dabord elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence.
Une pitié illimitée envers tous les êtres vivants est la garantie la plus solide et la plus certaine de la bonne conservation des moeurs.
Le médecin voit l'homme dans toute sa faiblesse; le juriste le voit dans toute sa méchancet; le théologien dans toute sa bêtise.
Ni aimer, ni haïr : voilà la moitié de toute sagesse. Ne rien dire et ne rien croire: voilà l'autre.
L'Etat n'est que la muselière dont le but est de rendre inoffensive la bête carnassière, l'homme, et de faire en sorte qu'il ait l'aspect d'un herbivore.
La vie d'un homme n'est qu'une lutte pour l'existence avec la certitude d'être vaincu.
Si un Dieu a fait le monde, je n'aimerais pas être ce Dieu, car la misère du monde me déchirerait le coeur.
L'égoïsme inspire une telle horreur que nous avons inventé la politesse pour le cacher, mais il perce à travers tous les voiles et se trahit en toute rencontre.
Qui critique les autres travaille à son propre amendement.
Dans la vie, nous combinons un plan; mais celui-ci reste subordonné à ce qu'il plaira de faire au sort.
Il vaut mieux manifester sa raison par tout ce que l'on tait que par ce qu'on dit.
Ce n'est plus souvent que la perte des choses qui en enseigne la valeur.
Le fou court après les plaisirs de la vie et trouve la déception; le sage évite les maux.
L'homme ordinaire ne se préoccupe que de passer le temps, l'homme de talent que de l'employer.
Ma philosophie ne m'a rien rapporté, mais elle m'a beaucoup épargné.
Dans l'âge mûr, on s'entend mieux à se garder contre le malheur, dans la jeunesse à le supporter.
Attribuer une haute valeur à l'opinion des hommes, c'est leur faire trop d'honneur.
Pour ne pas devenir très malheureux, le moyen le plus certain est de ne pas demander à être très heureux.
Tout ce qui est exquis mûrit lentement.
Cent fous mis en un tas ne font pas encore un homme raisonnable.
Point de santé si l'on ne se donne tous les jours suffisamment de mouvement.
Le monde dans lequel chacun vit dépend de la façon de le concevoir.
L'éloignement et la longue absence nuisent à toute amitié.
Les neuf dixièmes de notre bonheur reposent sur la santé. Avec elle, tout devient source de plaisir.
C'est précisément dans les petites choses, où il ne songe pas à soigner sa contenance, que l'homme dévoile son caractère.
Le sommeil est pour l'ensemble de l'homme ce que le remontage est à la pendule.
L'activité est indispensable au bonheur; il faut que l'homme agisse, fasse quelque chose si cela lui est possible ou apprenne au moins quelque chose.
La solitude offre à l'homme intellectuellement haut placé un double avantage : le premier, d'être avec soi-même, et le second de n'être pas avec les autres.
Ce que chacun recherche et aime avant tout, non seulement dans la simple conversation, mais encore à fortiori dans le service public, c'est l'infériorité de l'autre.
Aussi infailliblement que le chat se met à ronronner quand on lui caresse le dos, aussi sûrement on voit une douce extase se peindre sur la figure de l'homme qu'on loue.
Pour s'endurcir, il faut soumettre le corps à beaucoup d'effort et de fatigue, et s'habituer à résister à tout ce qui peut l'affecter, quelque rudement que ce soit.
La plupart des hommes sont tellement personnels qu'au fond rien n'a d'intérêt à leurs yeux qu'eux-mêmes et exclusivement eux.
Quand on veut vivre parmi les hommes, il faut laisser chacun exister et l'accepter avec l'individualité, quelle quelle soit, qui lui a été départie.
N'avoir jamais et d'aucune façon besoin des autres et le leur faire voir, voilà absolument la seule manière de maintenir sa supériorité dans les relations.
Le matin, c'est la jeunesse du jour. Tout y est gai, frais et facile. Il ne faut pas l'abréger en se levant tard.
Les occasions de se taire et celles de parler se présentent en nombre égal, mais nous préférons souvent la fugitive satisfaction que procurent les dernières au profit durable que nous tirons des premières.
Ne combattez l'opinion de personne; songez que, si l'on voulait dissuader les gens de toutes les absurdités auxquelles ils croient, on n'en aurait pas fini, quand on atteindrait l'âge de Mathusalem.
Ainsi, nous sommes quasi obligés d'être malhonnête lors de controverse, ou tout du moins légèrement tentés de l'être. De cette façon, la faiblesse de notre intelligence et la perversité de notre volonté se soutiennent mutuellement.
Dans toute controverse ou argumentation, il faut que l'on s'entende sur quelque chose, un principe à partir duquel on va juger du problème posé: on ne saurait discuter avec quelqu'un qui conteste les principes.
Bref, très peu de gens savent réfléchir, mais tous veulent avoir des opinions; que leur reste-t-il dautre que de les adopter telles que les autres les leurs proposent au lieu de se les forger aux-même?
Si lon saperçoit que ladversaire est supérieur et que lon ne va pas gagner, il faut tenir des propos désobligeants, blessants et grossiers. Être désobligeant, cela consiste à quitter lobjet de la querelle (puisquon a perdu la partie) pour passer à ladversaire, et à lattaquer dune manière ou dune autre dans ce quil est: on pourrait appeler cela largumentum ad personam pour faire la différence avec largumentum ad hominem.
La seule parade sûre est donc celle qu'Aristote a indiquée dans le dernier chapitre des Topiques: ne pas débattre avec le premier venu, mais uniquement avec les gens que l'on connaît et dont on sait qu'ils sont suffisamment raisonnables pour ne pas débiter des absurdités et se couvrir de ridicule (...) Il en résulte que sur cent personnes, il s'en trouve à peine une qui soit digne qu'on discute avec elle. Quant aux autres, qu'on les laisse dire ce qu'elles veulent car c'est un droit des gens que d'extravaguer, et que l'on pense aux paroles de Voltaire "La paix vaut encore mieux que la vérité." Et un proverbe arabe dit: "à l'arbre du silence est accroché son fruit: la paix."
Étudier la logique en vue de ses avantages pratiques, ce serait vouloir apprendre au castor à bâtir sa hutte.
Celui qui se donne la mort voudrait vivre; il n'est mécontent que des conditions dans lesquelles la vie lui est échue.
Tout homme blanc est un homme décoloré.
Que l'on considère, par exemple, le Coran; ce méchant livre a suffi pour fonder une grande religion, satisfaire, pendant douze cent ans le besoin métaphysique de plusieurs millions d'hommes; il a donné un fondement à leur morale, leur a inspiré un singulier mépris de la mort et un enthousiasme capable d'affronter des guerres sanglantes, et d'entreprendre les plus vastes conquêtes. Or nous y trouvons la plus triste et la plus pauvre du théisme. Peut-être le sens nous en échappe-t-il en grande partie dans les traductions. Cependant je n'ai pas pu y découvrir une seule idée un peu profonde.
On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ; qui n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on n'est libre qu'étant seul.
Nul ne peut voir par-dessus soi. Je veux dire par là qu'on ne peut voir en autrui plus que ce qu'on est soi-même, car chacun ne peut saisir et comprendre un autre que dans la mesure de sa propre intelligence.
Le bonheur positif et parfait est impossible; il faut seulement s'attendre à un état comparativement moins douloureux.
Nous sommes tous nés en Arcadie, autrement dit nous entrons dans la vie pleins d'exigences de bonheur et de jouissance, et nous avons l'espoir fou de les réaliser jusqu'à ce que le destin nous tombe dessus sans ménagement et nous montre que rien n'est à nous
l'expérience [ ] nous enseigne que bonheur et jouissance sont de pures chimères qu'une illusion nous indique au loin; qu'au contraire la souffrance, la douleur sont réelles, qu'elles se font connaître elles-mêmes immédiatement sans avoir besoin d'illusion et de délais.
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Seule l'histoire n'a pas de fin.
Charles Baudelaire